Réalisation et animation d’un exercice de crise départemental pour la ville de Nîmes et retour d’expérience (RETEX) post-exercice
LE CONTEXTE DE L’ETUDE
La société RisCrises a créé un exercice de crise grandeur nature sur une journée avec la ville de Nîmes lors du premier trimestre de l’année 2021 sur le risque inondation. La réalisation de cet exercice s’est inscrite dans le cadre du troisième volet du PAPI (Programme d’Actions de Prévention des Inondations). La ville de Nîmes, par sa configuration en piémont et la taille de ses bassins de rétention réduite, est confrontée à des crues-éclairs torrentielles lorsque des événements météorologiques locaux sont de forte intensité. Elle est également la 21ème plus grande ville de France avec 150 000 habitants et concentre de nombreux enjeux humains, économiques et stratégiques.
UNE PREPARATION MENEE AVEC LES ACTEURS DE LA GESTION DE CRISE A L’ECHELLE DEPARTEMENTALE
En collaboration étroite avec le Service Prévention des Risques de la commune, un scénario de crise a été élaboré en s’appuyant notamment sur des éléments d’ESPADA (Evaluation et Suivi des Précipitations en Agglomération pour Devancer l’Alerte) : ce travail fut nécessaire afin de proposer des perturbations crédibles au regard des spécificités du territoire et des retours d’expérience précédents. L’adaptation de l’exercice au dispositif d’alerte local est un élément essentiel à prendre en compte dans un exercice afin d’augmenter le réalisme de la simulation. Ensuite, la compréhension du fonctionnement des cadereaux de Nîmes et de leurs réactions en cas d’événement constituaient une composante importante pour la cohérence de cette mise en situation. Par conséquent, le scénario hydrométéorologique a été co-construit avec les services de Météo France et du SPC Grand Delta (Service de Prévision des Crues).
La clé de voûte de cet exercice a reposé sur la coopération des acteurs mobilisés avec RisCrises tout au long de cette organisation : la préparation de celui-ci a duré près de 3 mois en impliquant autant les échelons opérationnels, tactiques et stratégiques de la gestion de crise.
UN EXERCICE HYBRIDE, OÙ LES ANIMATEURS SONT DEVENUS JOUEURS
Dans un premier temps, les objectifs de la ville de Nîmes à travers cet exercice étaient de tester l’alerte, la mobilisation et le fonctionnement de sa nouvelle cellule de crise avec un début d’activation en heure non ouvrée. L’exercice se déroulant sur toute une journée, la réalisation d’une relève en début d’après-midi faisait également partie des attentes de la simulation. L’intérêt porté sur l’utilisation des outils permettant de favoriser l’archivage et le partage des informations dans la cellule a constitué une première porte d’entrée pour s’y intéresser.
Par la suite, deux autres objectifs étaient intégrés à cet exercice de crise et ils permettaient de prendre en compte dans la simulation un acteur phare en gestion de crise : la population. D’une part, celle-ci a été simulée à travers plus de 250 sollicitations par du Standard de la cellule de crise et l’objectif était d’évaluer la capacité de traitement des appels. D’autre part, une pression venant des réseaux sociaux a été calibrée au regard des moyens disponibles dans la cellule communication du PCC (Poste de Commandement Communal) pour observer comment les informations parvenant de Twitter étaient analysées.
Les autres objectifs communiqués par la ville de Nîmes sur cette simulation étaient de profiter de la forte mobilisation des autres partenaires pour s’attarder sur les différents mécanismes de coordination entre les acteurs et les canaux de communication privilégiés. Initialement, une partie terrain avec une évacuation partielle d’un établissement scolaire et une ouverture d’un centre d’accueil étaient prévues (partie annulée à cause du contexte sanitaire).
Finalement, certains animateurs identifiés en tant que tel au préalable ont adopté une posture hybride sur l’exercice : endossant une casquette à la fois d’animateur et de joueur, Nîmes Métropole, Eau de Nîmes Métropole et quelques uns de leurs sous-traitants ont été concernés par des problématiques de gestion pluviale et de potabilité de l’eau en parallèle de l’événement majeur. En parallèle, les Sapeurs-Pompiers et la Police Nationale ont souhaité une forte sollicitation, réelle, sur leurs centres d’appel pendant l’exercice ; pendant que la Préfecture du Gard a profité de l’exercice pour former sa CIP (Cellule Information du Public) face à la pression (simulée) de la population.
RÉSUMÉ DE L’EXERCICE EN 4 CHIFFRES :
UNE ÉVALUATION MENÉE PAR LES PARTICIPANTS ET PRÈS DE 16 FORMATEURS DE RISCRISES
L’évaluation des objectifs identifiés pour cet exercice s’est structurée sur des outils issus de la méthode EVADE. Ces derniers furent mobilisés par les différents animateurs ainsi que par les observateurs présents. Une animation du débriefing à chaud d’1h30 a ponctué cette journée avant d’analyser, à froid, le contenu de cet exercice. 1 mois plus tard, un débriefing à froid a été réalisé avec l’ensemble des participants et des partenaires. RisCrises, également cabinet de conseil en gestion de crise, a proposé une analyse d’abord à l’échelle de chaque sous-cellule puis pour la globalité du PCC.
Cette dernière s’est appuyée sur une présentation des différents profils organisationnels observés, d’un indice de connaissance des informations clés dans la cellule de crise, ainsi que différents focus techniques ciblés. Cette analyse des pratiques, recontextualisée par rapport au cadre de l’exercice et aux échanges avec les participants, a permis ensuite de mener un retour d’expérience global avec l’ensemble des partenaires en leur proposant un plan d’action.